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m. des ormes.

Ma pauvre Christine, est-ce qu’elle te traite quelquefois aussi rudement que tout à l’heure ?

christine.

Toujours, papa ; mais ne lui dites rien, je vous en supplie : elle me battrait plus encore.

m. des ormes.

Comment, plus ? Elle te bat donc quelquefois ?

christine.

Oh oui ! papa, avec une verge qui est dans son tiroir.

— Misérable ! scélérate ! dit M. des Ormes, pâle et tremblant de colère. Oser battre ma fille !

— Monsieur le comte, dit Paolo, si vous permettez, zé pounirai la dona Furiosa à ma façon ; zé la foustizerai comme un cien.

m. des ormes.

Merci, Monsieur Paolo ; cette punition ne convient pas en France. Je vais en causer avec ma femme ; continuez votre leçon à la pauvre Christine, qui est depuis plus de deux ans avec cette mégère. »

M. des Ormes entra chez sa femme ; elle pensa qu’il venait appelé par Mina.

« Vous voilà, mon cher ! Je vous ai prié de venir pour que vous parliez au cuisinier, qui refuse à Christine son déjeuner ; et grondez-le, je vous en prie ; ça m’ennuie de gronder, et cette Mina est si assommante avec ses plaintes continuelles.

m. des ormes.

Mina est une misérable ; je viens de découvrir qu’elle battait Christine.