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fants continuaient à travailler avec ardeur. La bonne le vit venir ; elle allait avertir les enfants, mais le général lui fit signe de se taire ; il s’approcha doucement, et, saisissant Laurent et Anne dans ses bras, il les embrassa plusieurs fois avant qu’ils eussent pu revenir de leur surprise.

« Mon oncle Albert ! mon cher oncle ! » s’écrièrent ensemble les enfants.

Le général donna une poignée de main à la bonne.

« Bonjour, ma bonne Valérie, je suis content de vous retrouver près de ces chers enfants.

La bonne.

Bonjour, monsieur le comte, je suis bien heureuse de vous revoir, et ici surtout, car à Paris on ne vous voit qu’en passant.

Laurent.

Mon oncle, moi aussi je suis bien content ; vous resterez bien longtemps, n’est-ce pas ?

Anne.

Oh oui ! mon oncle, restez très, très longtemps.

Le général.

Oui, oui, je resterai un mois.

Laurent.

Un mois ? Ce n’est pas assez ; il faut rester tout l’été.

Anne.

Ou plutôt cent ans.

Le général.

Ha ! ha ! ha ! Tu n’y vas pas de main morte. Sais-tu compter ?