Ce misérable menteur ? Je n’aurais jamais accepté le secours d’un pareil coquin.
Vous auriez mieux aimé que l’ours nous eût mangés ?
Certainement non. Mais il ne vous aurait pas touchés. C’est si poltron un ours !
Vous ne diriez pas cela si vous aviez vu le combat du pauvre chemineau contre cet ours.
Le pauvre homme avait du sang plein les jambes.
C’est bien fait ; il n’a que ce qu’il mérite.
C’est méchant ce que vous dites.
Et que fallait-il faire au lieu d’accepter le chemineau pour nous défendre ?
Il fallait faire un salut à l’ours et lui dire : Monsieur l’ours, nous sommes les enfants du comte d’Orvillet ; vous n’oserez pas nous toucher, bien certainement ; mangez ce chemineau qui n’est qu’un paysan et laissez-nous passer. »
Les enfants rient ; Félicie même ne peut s’empêcher de rire ; Clodoald paraît très vexé ; Cunégonde lance des regards flamboyants à la bonne.
« Venez, Félicie, dit-elle ; allons dans le parc.