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Laurent.

Mais je trouve, maman, que puisqu’il a eu tort, il a bien fait de demander pardon.

Madame d’Orvillet.

Il aurait très bien fait s’il avait pu réparer le mal qu’il avait fait ; mais à quoi pouvaient servir ses excuses ? À rien, qu’à humilier les parents et la petite fille en faisant connaître cette ridicule histoire. C’est si vrai que, sans lui, nous n’en aurions jamais entendu parler, non plus que M. et Mme de Castelsot. Et toi, Félicie, qui ne dis rien, que penses-tu de ce pauvre homme ?

Félicie.

Moi, je trouve que c’est un abominable homme qu’on devrait enfermer.

Madame d’Orvillet.

Ah ! mon Dieu ! comme tu es sévère ! Comme tu prends vivement parti pour les Castelsot !

Félicie.

C’est parce que je les aime et que je comprends combien c’est désagréable pour Cunégonde.

Laurent.

Ta Cunégonde aurait joliment mérité que l’histoire lui fût réellement arrivée. J’aurais été très content de voir son orgueil puni. »

Un cri de Félicie interrompit Laurent. Chacun se retourna de son côté ; elle s’était arrêtée, le visage bouleversé, les mains jointes, les yeux fixés sur un objet à demi étendu le long du bois qui bordait la route.

À ce cri, l’objet qui effrayait tant Félicie se re-