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Le général, la prenant dans ses bras et l’embrassant

Pas du tout, ma pauvre petite, tu n’as fait de peine à personne. Où diable, Félicie, as-tu été chercher cela pour faire pleurer cette enfant ?… Console-toi, ma petite Anne ; tu as très bien fait. Arrache tes salades ; vous ne serez pas prêts à temps pour Diloy. Il travaille, il bêche. C’est lui qui est un fameux lapin. »

En deux heures le fossé fut terminé, et on le vit avec bonheur se remplir tout doucement d’eau. Les ouvriers étaient en nage, y compris le général ; il fit apporter une bouteille d’anisette et du café noir tout bouillant, qu’il fit avaler à tous les ouvriers. Il distribua ensuite de l’anisette selon l’âge et le sexe.

Les enfants, qui ne prenaient jamais de café noir, s’en régalèrent avec délices ; ils auraient voulu avoir tous les jours leur oncle dans leur jardin.

L’heure des leçons était arrivée ; quand ils retournèrent à leur jardin, ils firent des cris de joie en voyant leur fossé plein d’eau et deux petits ponts que Diloy venait de leur établir.