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Le général, bas.

Je n’y tiens plus, il faut que je les embrasse.

Madame d’Orvillet, le retenant.

Non, non, Albert, n’ayons pas l’air d’avoir entendu leur conversation ; elles seraient gênées, Félicie surtout. Rentrons sans bruit…

Le général.

Ou plutôt continuons notre promenade ; je serais bien aise de marcher pour me remettre de l’émotion que ces petites filles m’ont fait éprouver. »

Mme de Saintluc appuya la proposition du général et ils ne revinrent qu’une heure après. Mme de Saintluc était fort contente de l’admiration du général pour Gertrude ; elle raconta divers traits de sa bonté, de sa raison, de son dévouement, qui augmentèrent encore la grande estime et l’affection du général pour cette charmante nièce. Mme de Saintluc fit aussi un grand éloge de Juliette.

« Mais, dit-elle, Gertrude est tellement au-dessus de son âge, elle est si intelligente, si aimante, si gaie, si spirituelle, si charmante enfin, qu’elle fait tort à sa sœur par la comparaison.

Le général.

Amélie a de la chance d’avoir une fille si parfaite.

Madame de Saintluc.

Et vous, général, vous avez de la chance d’avoir une nièce pareille.

Le général, souriant.

Oui, je ne suis pas mal partagé ; j’ai un très joli choix de nièces et un gentil neveu. Et je dois ajou-