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de Gertrude, ce fut bientôt fait ; les trois enfants repartirent au grand trot et arrivèrent sans autre accident à la maison du jardinier.

Le soir, on fit dire à Diloy qu’il pouvait arriver avec sa femme et ses enfants dès le lendemain matin. Ils ne manquèrent pas au rendez-vous. Gertrude et les enfants allèrent les y recevoir. Félicie avait d’abord refusé de les accompagner ; mais un bon mouvement la fit rougir de son ingratitude. Elle avait sincèrement pardonné à Diloy l’aventure dont il avait témoigné tant de honte et de regret ; elle trouva elle-même que c’était mal à elle de ne pas se trouver à son arrivée, et elle ne tarda pas à rejoindre les autres.

Il était temps : cinq minutes après, les enfants, qui s’étaient postés en sentinelle à la porte du potager, accoururent en criant :

« Les voilà, les voilà ! Ils arrivent.

Laurent.

Diloy a une caisse sur l’épaule ; la femme porte un gros paquet.

Anne.

Et les enfants portent de petits paquets.

Juliette.

Ils vont lentement ; ils ont l’air fatigués. »

Ils se rangèrent tous à la porte et laissèrent approcher la famille Diloy. Quand elle fut tout près, les enfants poussèrent de grands cris et se précipitèrent sur les petits Diloy, dont l’aîné avait huit ans, le second six, le troisième quatre et le dernier deux ans.