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vite ! nous avons bientôt fini, mais nous sommes fatigués.

Laurent.

Nous en avons cueilli et ramassé près de vingt livres.

Anne.

Et maman en a demandé beaucoup.

La bonne.

Le petit Germain va donc bien ?

Mère Germain.

Très bien, mademoiselle ; bien des remerciements ; la potion que Mme la comtesse lui a donnée l’autre jour a enlevé la toux comme avec la main.

La bonne.

J’en suis bien aise ; madame a toujours des recettes excellentes.

Mère Germain.

Pour ça, oui, mademoiselle ; et c’est qu’elle les donne sans les faire payer ; pour nous autres pauvres gens, c’est une grande chose ; quand on a de la peine à gagner sa vie, on regarde à tout ; la moindre dépense extraordinaire nous gêne.

Félicie.

Trois ou quatre sous ne peuvent pas vous gêner ?

Mère Germain.

Pardon, mam’selle ; quatre sous c’est le sel de la semaine, ou bien le pain d’un repas ; il ne faut pas que ça se répète souvent pour gêner.

Félicie.

Mais vous gagnez de l’argent ; ainsi les cerises