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lente Gertrude. Parole d’honneur, cette enfant est un ange, un trésor.

Madame d’Orvillet.

J’espère qu’elle restera longtemps ici ; elle changera ma pauvre Félicie…

Le général.

Du noir au blanc. Mais elle ne vaudra jamais Gertrude.

Madame d’Orvillet.

Peut-être. Il y a du bon en Félicie.

Le général.

Pas beaucoup ; elle peut devenir très bien, mais, je le répète, elle ne vaudra jamais l’autre. »

Toute la maison fut en l’air au bout d’un quart-d’heure. Les trois petits avaient couru partout, dans le jardin, dans l’écurie, à la cuisine, pour annoncer qu’après le déjeuner, tout de suite après, tout le monde, même leur oncle, irait aider au déménagement et à l’installation des Marcotte, et le lendemain à celle des Diloy.

M. d’Alban et Mme d’Orvillet allèrent voir la maison du jardinier ; ils la trouvèrent très sale ; on envoya Saint-Jean prévenir les maçons de venir tout de suite blanchir à la chaux les plafonds et les murs ; on commencerait dès que les meubles seraient enlevés. Ils avertirent les Marcotte de mettre en paquets leur linge et leurs effets, pour être prêts à charger sur la charrette.

Mme d’Orvillet donna ses ordres à la cuisine pour que le déjeuner des gens fût servi en même temps que celui des maîtres. Il fut convenu que