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par persuader Félicie que sa mère avait raison.

« De plus, ajouta Gertrude, tout le monde dans la maison sait que c’est toi qui fais entrer Diloy ; c’est sur toi que se reportera la reconnaissance des Marcotte, qui sont enchantés de s’établir tranquillement chez eux, et celle de Diloy et de sa famille, qui raconte à tout le monde son bonheur ; et enfin, celle de tous les domestiques, qui t’en savent gré et qui ne manqueront pas de dire et de penser que, sans toi, ils n’auraient pas ces deux jours de courses, d’agitation et aussi de travail agréable, puisque c’est une œuvre de charité qu’ils font volontairement.

« Et puis, sais-tu une chose ? Si nous nous y mettions tous ? nous nous amuserons bien plus qu’à cette promenade en voiture (que nous pouvons faire d’ailleurs dans trois ou quatre jours). Nous chargerons les charrettes, nous porterons des paquets, nous aiderons la mère Marcotte à ranger là-bas ; tu verras comme ce sera amusant !

— C’est vrai… dit Félicie en sautant de joie. Mais, ajouta-t-elle après quelques instants de réflexion, ne trouvera-t-on pas extraordinaire que nous aidions au déménagement d’un jardinier ?

Gertrude.

Pourquoi donc ? Qu’y a-t-il d’extraordinaire ?

Félicie.

Nous, les demoiselles du château, nous mêler aux domestiques ? Faire le travail des ouvriers ?

Gertrude.

Ah ! ah ! ah ! quelles drôles d’idées tu as, Félicie !