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que c’est un devoir pour nous de chercher à contenter de braves gens qui se sont usés à notre service.

Félicie, avec humeur.

Vous faites toujours ce qui plaît aux gens, sans penser à ce qui nous plaît à nous.

Madame d’Orvillet.

Je pense à votre bien-être du matin au soir, mais je ne veux pas vous habituer à être égoïstes et à ne songer qu’à votre plaisir sans vous occuper des gens qui nous servent et qui ont, comme nous, besoin de repos, de distractions et d’innocents plaisirs. Tous nos gens sont charitables et bons ; ils se font une fête d’aider les vieux Marcotte à se bien installer chez eux et de nettoyer et meubler le futur logement de Diloy. Je ne veux pas les priver de ce plaisir, qui est en même temps un acte de charité.

Félicie.

Mais notre promenade ne durerait pas plus de deux ou trois heures.

Madame d’Orvillet.

Et le temps d’atteler, de s’habiller, de dételer, d’arranger les chevaux, de nettoyez les harnais, de laver la voiture, c’est toute la journée perdue.

Félicie.

Mais alors on pourrait…

Madame d’Orvillet.

Assez, Félicie, renonce à ta promenade et n’insiste plus. Je t’ai expliqué mes raisons ; il faut t’y soumettre.

Félicie, tapant du pied.

C’est insupportable !