Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le général proposa une promenade avant le dîner ; tout le monde voulut en être, même Laurent et Anne, qui ne quittaient pas leur cousine Juliette. La promenade fut agréable. Gertrude courut avec les enfants ; elle les aida à cueillir des bluets, des coquelicots ; elle entraîna Félicie à gravir des fossés, à les descendre en courant, à faire des guirlandes. Pendant un repos d’une demi-heure sous un groupe de chênes magnifiques, Gertrude et, à son exemple, Félicie firent aux enfants des couronnes et des colliers de bluets et de coquelicots. Félicie s’amusa, ne se plaignit pas une fois de la fatigue et ne demanda pas à rentrer.

Le lendemain, à sept heures, Gertrude, Félicie et Mme de Saintluc allèrent à la messe du village. Gertrude, sans vouloir prêcher sa cousine, disait souvent quelques mots pour réveiller les bons sentiments de Félicie, qui pria et réfléchit pendant la messe. Gertrude pria et pleura ; le souvenir de sa mère ne la quittait pas : elle priait pour son retour et pleurait son absence. Quand elles sortirent de l’église, elles se trouvèrent près du chemineau.

Félicie.

Vous ici, Diloy ? Par quel hasard ?

Diloy.

Je suis venu entendre la messe, mam’selle, et brûler un cierge devant l’image de la bonne Sainte Vierge, pour lui demander sa protection dans une affaire bien importante pour moi.

Félicie.

Quelle affaire ?