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Le Général.

Du tout, du tout, je veux les voir, leur parler. Je ne leur dirai pas la moindre impertinence ; je leur parlerai très poliment ; mais je veux les empêcher de revenir chez toi. Gertrude, va chercher Félicie, et viens avec elle et les enfants au salon. »

Gertrude sortit, et, quelques instants après, le général descendit, en riant des supplications et des terreurs de sa sœur, qui le suivait de près.

Quand ils entrèrent, le général alla droit au baron.

Le Général.

Par quel hasard es-tu dans notre voisinage, Futé ? Ton père t’a laissé un joli magot, que tu as joliment augmenté, à ce que m’a dit ton ancien maître, le pauvre duc de la Folotte, que vous avez tous mené grand train ; et toi, Clarisse, tu as donc épousé Futé, rusée que tu es. Ta dot était belle, ce me semble. Ce pauvre duc ! C’est sur lui que vous vivez pourtant ! »

Gertrude et Félicie entrèrent.

« Félicie, viens donc voir tes amis ; Gertrude, je te présente les petits Futé ; les deux grands-pères étaient, l’un maître d’hôtel, l’autre homme d’affaires du pauvre duc de la Folotte, qui avait grande confiance en eux : ce qui fait qu’il s’est trouvé ruiné et que les deux valets se sont trouvés enrichis.

« C’est qu’ils sont riches à millions ! Voyons, Futé, avoue-moi cela ; combien as-tu de fortune ? Deux millions ? Trois millions ? »

Tout le monde semblait pétrifié. Les Castelsot