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Madame d’Orvillet.

Je parie que tu lui as dit quelque impertinence, comme tu fais si souvent.

Félicie.

Non, maman ; seulement je n’ai pas voulu qu’elle dise du mal de mes amis de Castelsot ; c’est cela qui l’a mise en colère.

Madame d’Orvillet.

Cela m’étonne car je ne l’ai jamais vue en colère. Et quant à tes amis, tu sais que je n’aime pas à t’y mener souvent, à cause de leur sotte vanité. »

Félicie rougit et détourna la conversation en demandant où étaient Laurent et Anne.

Madame d’Orvillet.

Ils sont restés chez les Germain ; ils s’y amusaient tant, que je les y ai laissés ; ta bonne ira les chercher dans une demi-heure.

Félicie.

Ils s’y amusent ? Qu’est-ce qu’ils font donc ?

Madame d’Orvillet.

Ils aident à cueillir des cerises que les Germain m’ont vendues pour faire des confitures. Si tu veux y aller, je dirai à ta bonne de t’y mener tout de suite.

Félicie.

Je veux bien ; je n’ai pas goûté, tout justement. »

Mme d’Orvillet entra dans sa chambre et y trouva la bonne, qui travaillait encore.

Madame d’Orvillet.

Valérie, j’ai laissé les enfants chez les Germains ; Félicie a envie d’aller les y rejoindre, voulez-vous