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bien au feu de la cuisine, si vous voulez bien le permettre.

Le général.

Ce serait trop long, mon ami ; il te faut des vêtements secs.

Diloy, avec embarras.

Mais, monsieur le comte, c’est que… c’est que… je n’en ai pas de rechange.

Le général, surpris.

Pas de rechange ! Tu n’en as pas d’autres chez toi ?

Diloy.

Non, monsieur le comte ; j’ai sur mon dos tout ce que je possède.

Le général, attendri.

Pauvre homme ! Viens, mon ami, viens toujours, nous arrangerons cela. »

Tout le monde rentra au château. Pendant que Mme d’Orvillet faisait boire à Félicie une tasse de tilleul avec quelques gouttes d’arnica et qu’on en faisait prendre à tous les enfants pour les remettre de la frayeur qu’ils avaient eue, M. d’Alban fit allumer un bon feu dans la cuisine, fit avaler à Diloy un grand verre de vin chaud sucré, et fit apporter un de ses vêtements, complet en drap gris. Il obligea Diloy, malgré sa résistance, à enlever tous ses vêtements mouillés ; et, après l’avoir fait frictionner avec une flanelle, il lui fit endosser une belle chemise et l’habillement complet qu’avait apporté son valet de chambre. Le tout allait parfaitement à Diloy, qui était grand et mince comme