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Gertrude.

En quoi, mon oncle ?

Le général, souriant.

En quelque chose qui te regarde, mais que je ne te dirai pas. Viens faire un tour de promenade avec moi : il fait un temps magnifique, et j’ai beaucoup de choses à te dire. »

Le général voulait en effet mettre Gertrude au courant du défaut principal du caractère de Félicie, et des conséquences fâcheuses d’un orgueil que la société des petits Castelsot avait beaucoup augmenté.

Le général raconta à Gertrude plusieurs traits d’impertinence de sa cousine et des Castelsot, dont il lui fit l’histoire. Pendant ce récit, un homme, venant à leur rencontre, salua et se rangea pour laisser passer l’oncle et la nièce.

Le général.

Ah ! c’est toi, mon brave Diloy ; je suis bien aise de te rencontrer pour te faire connaître à ma nièce Gertrude, la meilleure fille que j’aie jamais rencontrée. »

Gertrude salua d’un air gracieux.

Le général.

Sais-tu, ma fille, qui je te présente ? Un homme qui, par son courage, m’a sauvé la vie il y a quelques années, en Algérie. »

Et M. d’Alban lui raconta en peu de mots l’histoire des trois Bédouins.

Gertrude dit à Diloy d’une voix émue :

« Je ne sais pas encore votre nom, mon brave