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Félicie se mit à courir, Gertrude la suivit ; on se mit au travail ; chacun bêcha, ramassa les vers. Gertrude fit semblant d’admirer le courage de Félicie et de vouloir l’imiter, tandis que, par le fait, c’était elle qui entraînait sa cousine.

L’heure était passée ; il était temps de rejoindre les parents. Il y avait une boîte pleine de vers, mais les mains étaient sales ; Gertrude donna l’idée de les laver dans le bassin.

« Commençons nous deux, Félicie, puis nous ferons laver les mains aux petits… Petits, ajouta-t-elle, notre chef vous ordonne d’attendre que nos mains soient lavées, pour ne pas salir vos habits pendant que nous vous tiendrons.

Laurent.

Pourquoi ça nous tenir ?

Gertrude.

Pour que vous ne fassiez pas la culbute dans le bassin en vous lavant les mains. »

Tout se fit avec ordre ; quand les mains de Gertrude et de Félicie furent propres et essuyées avec leurs mouchoirs, elles firent avancer les petits en ligne ; ils barbotèrent tant qu’ils voulurent, et tous se mirent à courir pour rejoindre leurs parents, qui étaient prêts et qui les appelaient.

Un domestique fut chargé de porter les lignes, la boîte de vers et un seau pour y mettre le poisson. On se mit en route, les enfants courant en avant et jouant, sautant à qui mieux mieux, Gertrude en tête.

Le général jeta un regard connaisseur sur l’étang