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Diloy.

C’est vrai, monsieur le comte, mais c’est du pain pour moi et pour mes quatre enfants.

Le général.

Que fait ta femme ?

Diloy

Avec quatre jeunes enfants, monsieur le comte, elle ne peut pas aller en journée ; elle fait le ménage et elle soigne les enfants.

Le général.

Combien gagnes-tu ?

Diloy.

Deux à trois francs par jour, ça dépend de l’ouvrage qu’on fait et de l’entrepreneur.

Le général.

Que pourrais-tu faire de mieux ? As-tu un état, un métier quelconque ? Que faisais-tu en Algérie quand j’y étais ?

Diloy.

Avant de me marier j’étais jardinier. Quand je me suis rencontré avec monsieur le comte, près d’Alger, j’étais jardinier chez un colon qui s’établissait. Il vendait des légumes, des fruits.

Le général.

Connais-tu bien l’état de jardinier ?

Diloy.

Quant à ça, je m’en flatte. Mon père était jardinier chez M. le marquis de Lataste ; et il n’avait pas son pareil dans le pays. Il fallait voir nos légumes et nos fruits ; les plus beaux des environs.