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Le général.

D’abord en dansant avec elle ce galop effréné, ensuite en perdant les Castelsot dans son esprit. Tu sais ce que je t’ai raconté de ces gens-là ; je lui ai ouvert les yeux sur leur naissance, sur leur fortune, il n’en a pas fallu davantage pour exciter son indignation et pour lui faire prendre tout de suite les sentiments opposés à ceux des amis… qui ne le sont déjà plus. C’est pour ne pas faire comme eux qu’elle a résolu d’être polie pour Diloy. Je parie que, la première fois qu’ils se rencontreront, elle leur rendra les impertinences dont ils ont abreuvé hier les pauvres Robillard et Moutonet.

Madame d’Orvillet.

Ce serait très mal à elle ; j’espère qu’elle ne le fera pas. »

M. d’Alban causa longtemps avec sa sœur de Félicie et des événements de la journée. Ils cherchèrent les moyens de tirer Diloy et sa famille de la misère dans laquelle ils étaient plongés.

« Il doit venir me voir demain, dit le général ; nous en causerons avec lui, et nous verrons ce qu’il sait faire et quelle est la position qui pourrait lui convenir.

Madame d’Orvillet.

Quel malheur qu’il ait eu cette affaire avec Félicie ! J’aurai pu l’occuper chez moi sans cela.

Le général.

Oui, mais il n’y faut pas songer ; ce serait trop désagréable pour cette pauvre fille.

Madame d’Orvillet.

Et pour lui-même aussi ; il en est si confus qu’il