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accueil ; de sorte qu’en peu d’instants on entendit partir de ce coin des rires, des cris de joie, des conversations animées.

La mère Robillard y amena aussi Félicie et les petits Castelsot. Ils regardèrent avec dédain.

« Un joli dessert, dit Félicie, de vieux gâteaux au beurre rance…

Laurent.

Pas du tout, ils sont excellents et tout frais.

Félicie.

Tu trouves tout bon, toi ; pourvu que tu manges, tu es content.

Laurent.

Et toi, tu trouves tout mauvais. Moi, je suis toujours content ; toi, tu es toujours grognon.

Anne.

Veux-tu goûter des sucres d’orge ? ils sont très bons.

Félicie.

Fi donc ! C’est commun, des sucres d’orge ! Tous les gamins de Paris en mangent toute la journée.

Laurent.

C’est qu’ils ont bon goût ; ils aiment les bonnes choses.

Félicie, examinant chaque assiettée.

Et tout cela est sale, tout le monde y a touché ; on voit la trace des doigts.

Laurent.

Et avec quoi veux-tu qu’on y touche ? Avec les pieds ? avec les dents ?