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La bonne.

Ah ! vous allez à la noce à présent ? Cela m’étonne ; vous étiez si décidée à ne pas y aller.

Félicie, sèchement.

J’ai changé d’idée. »

Félicie sortit, laissant sa bonne très surprise.

« Il y a quelque chose là-dessous, pensa-t-elle. Elle n’avait pas mal à la tête ; ceci est certain ; c’était un prétexte pour ne pas aller à la noce ; et la voici qui change d’idée en cinq minutes, qui s’habille sans m’appeler et qui court chez sa mère, de peur qu’on ne parte sans elle. Je suis sûre que la lettre de Castelsot y est pour quelque chose ; au reste, c’est tant mieux pour moi ; je pourrai rejoindre mes chers petits à la noce Moutonet et Robillard, et je débarrasserai madame, qui pourra se reposer. »

La bonne se mit à faire le lit ; elle trouva un papier dans les draps ; elle l’ouvrit : c’était la lettre de Cunégonde.

« Voilà l’explication du mystère ! Les Castelsot y vont : il faut qu’elle y aille aussi. »

Félicie était allée chez sa mère, qu’elle trouva prête à partir avec le général et ses enfants.

Madame d’Orvillet.

Te voilà, Félicie ? Par quel hasard ?

Félicie.

Maman, j’ai dormi et je me suis réveillée guérie ; alors j’ai pensé que je ferais bien de vous accompagner.