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Sidonie.

On en prend ce qui convient et on laisse ce qui gêne. Je te l’ai dit cent fois, tu ne veux pas m’écouter.

Hilaire.

Et vous me le diriez cent autres fois, que je ne vous obéirais pas davantage, mam’selle. Non, non, il y a quelque chose en moi qui me dit que c’est mal ; que c’est tromper Madame, qui est bonne pour moi comme pour vous.

Sidonie.

Bonne ! Laisse donc ! Elles sont toutes bonnes tant qu’on leur fait leurs quatre volontés ; mais quand on ne leur obéit pas comme des esclaves, ils vous bousculent, ils vous grondent, ils vous font un train !… Je suis bien revenue de tout ça, mon garçon ; et j’en prends à mon aise… Ah ! voici Madame ! je l’entends qui vient. (Sidonie se précipite à la table où Hilaire essuie la vaisselle, saisit une assiette, un torchon, et nettoie d’un air très empressé.)


Scène II

Hilaire, Sidonie, Mme Gaubert.


(Elle entre, s’approche de la table, examine les porcelaines.)

Madame Gaubert.

Je croyais trouver la porcelaine nettoyée et rangée avant de sortir, Sidonie. Vous êtes pourtant deux ! Qu’est-ce qui vous a donc retardée ?