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naturel et légal de mes sœurs, je te les reprends pour ne jamais te les rendre. (Léontine, interdite, reste immobile ; M. Gerville est fort agité.)

Gizelle, s’approche tout doucement de son oncle, lui prend la main et dit d’un ton caressant.

Mon oncle, je veux Blanche et Laurence. (Pierre la regarde avec surprise.)

Pierre.

Qu’est-ce que tu dis ? Blanche et Laurence, dont tu te plains toujours ?

Gizelle.

Oui, je veux Blanche et Laurence ; maman les a enfermées ; et moi je les veux ; et je m’ennuie sans elles ; elle sont très bonnes, et moi j’étais très méchante. Et ce n’est pas leur faute que j’ai été malade. Et je veux qu’on leur ouvre la porte.

Pierre, avec indignation.

Mes sœurs enfermées ! Enfermées comme des coupables ! Et cette petite fille, ta propre fille, vient apporter leur justification et ta condamnation ! Oh ! Léontine ! que tu es coupable comme fille, comme sœur, comme mère ! (Il sonne.)