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Blanche.

Et ma sœur est-elle plus tranquille ?

Julie.

Oh oui ! mademoiselle. Le médecin lui a dit qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir.

Laurence.

Pouvons-nous aller chez elle ?

Julie.

Oh non ! mademoiselle. Elle est toujours furieuse après vous ! Et Monsieur ! Il dit que s’il vous voyait, il vous casserait sa canne sur le dos.

Blanche.

Mon Dieu, mon Dieu ! qu’allons-nous devenir ? (Elle pleure ainsi que Laurence ; les trois cousins se groupent autour d’elles, les embrassent, les consolent. Julie sort.)

Jacques.

Nous voici seuls et libres de parler. Blanche et Laurence, Louis va écrire à Pierre, en notre nom à tous trois, la position terrible dans laquelle vous vous trouvez chez Léontine, grâce à sa méchante Gizelle, et nous allons lui demander de vous retirer de chez votre sœur.

Blanche.

Non, non, Jacques ! Si ma sœur et son mari viennent à le savoir ils seront furieux et vous défendront de venir nous voir.

Louis.

Qui ne risque rien n’a rien ! Votre vie est trop triste, trop misérable ! Cela ne peut durer ainsi. Pierre vous aime tendrement ! C’est lui qui est votre tuteur et votre chef de famille ; et c’est lui qui doit vous tirer d’ici. Je lui recommanderai de ne pas parler de notre lettre