Page:Ségur - Comédies et proverbes.djvu/355

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

heure par jour… Comme elle est pâle et maigre ! Et c’est moi, misérable, moi, avec mes affreux mensonges, qui suis cause de tout ce mal. (Léonce cache son visage dans ses mains et pleure.)


Scène II

Léonce, Hector, Achille.


Hector, bas à Achille.

Que fait-il donc ? Je crois qu’il dort.

Achille, souriant.

Il se sera endormi sur son livre, car en voilà un devant lui.

Hector.

Attends, je vais le réveiller. (Il approche doucement de Léonce et lui fait un hou hou formidable dans l’oreille. Léonce saute de dessus sa chaise, lève sur Hector ses yeux baignés de larmes.)

Léonce, tristement.

Pourquoi cette plaisanterie, Hector ? Le temps du rire est passé pour moi.

Hector.

Quoi donc, mon pauvre ami ? Qu’est-il arrivé ? Gudule est-elle plus mal ? Je te demande bien pardon ; je croyais que tu dormais ; ce livre devant toi m’a fait croire qu’on t’avait donné une leçon à apprendre, et que…

Léonce.

Et que, selon ma vieille habitude, je m’étais endor-