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Hector.

Tu vois, malheureux, le chagrin que tu causes à ta pauvre sœur !

Léonce, désolé.

Pardonne-moi Gudule ; pardonnez-moi tous ! Sauvez-moi, mes amis, sauvez-moi de la colère de papa et de maman !

Gertrude.

Mais comment te sauver ? Comment les empêcher de te voir, de te questionner et de témoigner leur mécontentement ?

Léonce.

Empêchez M. et Mme de Ramière d’aller leur raconter ce qui s’est passé ; arrêtez-les.

Gertrude.

Je vais voir s’il en est temps encore, s’ils ne sont pas déjà partis. Et si je les trouve, que leur dirai-je ?

Léonce.

Que je suis un malheureux, un menteur, que je me repens, que je ne recommencerai pas. Va, cours vite, ma bonne Gertrude. Ne perds pas une minute. (Gertrude sort en courant. Les enfants sont tous consternés ; Gudule pleure. Léonce se promène avec agitation. Tout à coup il s’arrête, il écoute et s’écrie avec terreur :) Les voilà ! les voilà ! J’entends la voix de papa ! Ils arrivent. Où fuir ? Où me cacher ? (Il court de côté et d’autre, aperçoit la fenêtre restée ouverte et se précipite dehors. Gudule pousse un cri et s’élance après lui ; les autres restent effrayés et immobiles.)