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un accès de rage devant moi, et que je me suis sauvée, fermant la porte à double tour. Mais il paraît qu’il a sauté par la fenêtre, puisque votre oncle l’a trouvée ouverte et avec les deux carreaux brisés.

Gertrude.

Je vous assure, maman, que lorsque nous l’avons quitté, il n’était pas plus enragé que je ne le suis maintenant.

Gudule.

D’ailleurs, je ne lui ai jamais entendu dire qu’il eût été mordu par un petit chien.

Madame de Ramière.

Un petit chien à vous, Gudule !

Gudule.

Je n’ai jamais eu de chien, madame, ni petit, ni grand.

M. de Ramière.

Que veut dire tout cela, donc ? Et par où peut s’être sauvé Léonce ? Avant tout il faut le retrouver ; car, s’il rencontre quelqu’un, il pourrait mordre, peut-être. (Aux domestiques.) Dites donc, vous autres, Nicolas, Jean et Damien, passez par la fenêtre ; et vous le chercherez dans le jardin.

Premier domestique.

Monsieur croit ?… C’est que Monsieur ne pense peut-être pas…

M. de Ramière.

Quoi donc ? Que voulez-vous dire ?

Premier domestique.

Monsieur ne pense pas… que la fenêtre…

M. de Ramière.

Vous avez peur de vous casser le cou ? d’une fenêtre