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porte : « Un ours ! un ours ! » Tous les gens qui passaient entraient pour voir l’ours ; chacun a voulu en emporter un morceau, il n’est rien resté de ce superbe animal, rien ! pas seulement la queue.

Hector.

Et tout ça a été commencé et fini en dix minutes ? L’ours vivant et grognant, l’ours mort tué par toi, l’ours coupé en lambeaux et emporté par la foule ; tout ça a été fait en moins de dix minutes ?

Léonce.

Oui, en un instant ! Pif ! paf ! je le tue. Cric ! Crac ! on le coupe. Vlin ! vlan ! tout est disparu.

Gertrude.

Léonce, ce que tu racontes là est par trop fort ! et je t’assure qu’il t’arrivera malheur avec tes mensonges. Quand tu auras besoin de secours, on ne te croira pas et on ne te secourra pas.

Léonce.

Bah ! bah ! je n’aurai besoin de personne et je me moque bien de leur secours.

Francine.

Tout ça est bel et bon, mais notre charade, nous ne l’avons pas, tout de même, et nous ne pourrons pas la répéter.

Gertrude.

Inventons-en une autre.

Gudule.

Je ne demande pas mieux ; mais pour punir Léonce, c’est lui qui la devinera.

Hector.

Oui, oui, allons la préparer. Léonce, attends-nous ici, nous ne serons pas longtemps absents. (Ils sortent.)