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Léonce.

Mais le cuisinier ! Notre cuisinier !

Gudule.

Nous n’avons qu’une cuisinière, tu le sais bien.

Léonce.

Mais laisse-moi donc raconter ! tu troubles mes idées. Je ne sais plus où j’en étais !

Gudule.

Tu en étais à l’invention d’un ours mort et d’un cuisinier.

Léonce.

Ah ! oui. Je cours chercher le cuisinier pour découper l’ours : il lui saisit une patte et donne un coup de couteau pour la détacher.

Gertrude.

Nous allons donc manger de l’ours ; car tu vas nous en donner un morceau, j’espère.

Léonce.

Je vous en aurais donné la moitié si j’avais pu le garder ; mais je ne l’ai plus.

Francine, surprise.

Tu ne l’as plus ? Tu as tout mangé ?

Léonce.

Je n’en ai pas seulement goûté une bouchée ; mais tout Paris va en manger ce soir.

Achille.

Comment ça, donc ?

Léonce.

Parce que le cuisinier a trouvé cet ours si gras, si appétissant, si énorme, qu’il a été chercher le portier pour le lui faire voir, et qu’il s’est mis à crier à la