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Léonce, embarrassé.

Certainement, certainement ; mais… c’est autre chose. Et puis… et puis… l’ours gigotait encore ; il pouvait me griffer… et tu sais qu’un coup de griffe d’ours, ce n’est pas une plaisanterie.

Hector.

Mon cher, la griffe de cet ours-là ne t’aurait pas fait beaucoup de mal, je pense.

Léonce.

Vraiment ! Un ours haut comme la chambre !

Hector.

Laisse donc, il n’y a pas plus d’ours que sur ma main ; et, si tu veux, je vais aller voir chez toi à l’instant.

Léonce.

Tu ne verrais rien du tout.

Hector.

Pourquoi cela ?

Léonce.

Parce qu’il n’y a plus d’ours.

Hector.

Comment ? il n’y a plus d’ours ? Tu viens de dire que tu ne pouvais pas remuer une masse pareille.

Léonce.

Certainement. Aussi n’ai-je pas voulu l’essayer, bien que j’eusse probablement pu le repousser. Mais j’ai pensé qu’un bifteck d’ours, des pattes d’ours, étaient un régal délicieux ; et j’ai couru chercher le cuisinier.

Gudule.

Quel cuisinier ?