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Julien.

Valentin tout court, parbleu ! Avec un forçat, il n’y a pas tant de façons à faire !

Nicolas.

C’est vrai ; au fait ; il va falloir le traiter lestement quand il ouvrira sa boutique.

Le fils du maréchal.

Papa a dit qu’il ne voulait plus le faire travailler.

Le fils du boucher.

Et papa a dit qu’il ne voulait plus lui fournir de viande.

Le petit Clopet.

Et maman a dit qu’elle le ferait partir de sa maison ; qu’elle ne voulait plus lui donner de logement chez elle.

Le fils du bourrelier.

Ah bien ! papa ne dit pas comme vous autres !… Il dit que c’est un malheur pour M. Valentin, mais qu’il n’en est pas moins un honnête homme, et qu’un honnête galérien vaut mieux qu’un autre qui n’est pas encore assuré.

Nicolas.

Voyons, à quoi allons-nous jouer ?

Charlot.

Ah bien ! jouons au forçat ; l’un de nous sera le forçat échappé ; les autres seront les gendarmes qui courent après. Voyons, va, Julien, cache-toi ; tu seras le forçat.

Julien.

Tiens ! je ne veux pas, moi ! Sois-le, toi qui parles. J’aime mieux être gendarme.

Tous les enfants.

Et moi aussi !