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coup de couteau, et tombe en répétant : « Je te pardonne, l’Ermite ! » Le brigadier profite du premier moment de stupeur pour saisir le mendiant, le faire tomber et appuyer le genou sur sa poitrine. Les autres gendarmes, qui se sont relevés, se précipitent au secours de leur brigadier et garrottent solidement le mendiant. On l’emmène sans plus de résistance.)

Le brigadier.

Pauvre Valentin ! brave garçon ! Soignez-le, mes amis, j’en serai reconnaissant. Je dois aller déposer ce scélérat à la prison de la ville. Je reviendrai savoir des nouvelles de mon sauveur. (Il suit les gendarmes.)


Scène XV

Valentin, sans connaissance dans les bras du curé, à genoux près de lui, Désiré pleure et tient une des mains de Valentin ; Mme Clopet gémit et gigotte sur l’établi ; M. Pupusse reste la bouche ouverte, les yeux écarquillés, effrayé, mais triomphant.
M. Pupusse.

Là ! qu’est-ce que je disais ! Et c’est mieux encore que ce que je disais ! Un forçat ! Un galérien ! Je vous fais un compliment, monsieur le curé ! Vous avez là un joli paroissien !

Le curé.

Oui, monsieur Pupusse, un brave et digne paroissien ! Puissent tous mes autres paroissiens lui ressembler !

M. Pupusse.

Merci bien, monsieur le curé ! Je préfère ne pas