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Jacques.

Vous êtes bien bonnes, par exemple ! Allez vous promener, et laissez là Gizelle et sa poupée !

Blanche.

Et comment veux-tu que nous nous promenions ! Il n’y a qu’une bonne pour nous trois ; elle fait toutes les volontés de Gizelle pour flatter Léontine et pour en soutirer des présents.

Paul.

Et vous allez passer toute la matinée enfermées ?

Blanche.

Il le faut bien, à moins que Gizelle ne veuille sortir ; alors nous sommes obligées de l’amuser avec les amies de son âge qu’elle rencontre aux Tuileries.

Louis.

Mais c’est insupportable ! Il faudrait l’envoyer promener !

Blanche.

Et ma sœur donc ? Que dirait-elle ?

Jacques.

Écoute ! j’ai une idée ! Nous voici en force maintenant ! Si nous jouions un tour à Gizelle ?

Blanche.

Ce ne serait qu’une vengeance inutile et méchante.

Jacques.

Mais non, ce serait pour la corriger.

Blanche.

Qu’est-ce que tu voudrais donc faire ?

Jacques.

Je ne sais pas encore. Nous pourrions nous consulter.