Scène II
J’ai du bon tabac dans ma tabatière.
J’ai du bon tabac, tu n’en auras pas.
Tu vas m’en donner un peu tout de même.
Pas un brin ! Tout pour moi.
Égoïste, va !
Qu’y a-t-il donc, mes mioches ? On dirait que vous vous querellez.
Je le crois bien. Désiré avait deux sous et moi aussi. Nous avons dit : « Toi, tu vas acheter un brûle-gueule de deux sous — Et toi, tu vas acheter pour deux sous de tabac — Toi, tu me prêteras ta pipe. — Toi, tu me donneras du tabac. — C’est dit. » J’achète la pipe, il achète le tabac. Je dis : « Donne, que je bourre ! » Il dit : « Non, c’est moi qui commence — Je veux bien, que je dis, mais après ce sera mon tour. — C’est entendu ! Donne la pipe. » Je donne, il bourre, il allume, il fume, et c’est fini. « Et moi ? que je lui dis. — Toi ? qu’il dit, tiens, voilà ton brûle-gueule. — Et rien de-