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j’en ai fait autant de vous, et tant que je vivrai, je vous serai dévoué corps et âme et prêt à tout pour vous servir. Que faut-il faire, à présent ?

Berthe.

D’abord, mon bon Guillaume, il faut que tu brûles cette horrible ceinture que ma cousine d’Embrun veut nous mettre autour du corps pour nous faire tenir droites. (Berthe retire la ceinture du fond de la cruche.) Ensuite, il faut que tu ailles chez ma cousine et que tu prennes une seconde ceinture pareille à celle-ci ; tu la trouveras dans le tiroir de sa commode, tu la brûleras aussi.

Guillaume, se grattant la tête.

Hem ! hem ! ceci est une chose pas facile ; brûler cette drogue que vous venez de retirer de la cruche, c’est bien ! mais farfouiller dans les tiroirs, ça ne me plaît pas.

Berthe.

Pourquoi donc, Guillaume ?

Guillaume.

Parce que ça vous donne un air… un air… pas comme il faut…

Alice.

Comment, pas comme il faut ?

Guillaume.

Oui… comme qui dirait un air… de voleur… C’est la vérité, mesdemoiselles.

Berthe.

Oh ! mon bon Guillaume, si cette machine reste chez ma cousine, elle va nous la mettre, et si tu savais comme ça gêne, comme ça pince le menton !