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penses bien), et puis à cause du retour de maman, qui sera ici demain. Alors j’ai risqué une espièglerie pour lui faire peur. Je me suis retirée à quatre pattes de dessous la table avant qu’elle ait eu le temps d’y revenir, et je suis rentrée dans ma serre.

Clémence.

Tu dois avoir faim ; il y a longtemps que l’heure du goûter est passée.

Berthe.

Non ; j’ai mangé du raisin dans la serre, et du bien bon, je t’assure.


Scène XV

Les précédentes, Guillaume, tenant par la main Alice.


Guillaume.

Tenez, mesdemoiselles, voici Mlle Alice que je vous ramène. La pauvre enfant est lasse de courir. Tâchez que Mme d’Embrun ne lui mette pas son collier de force et qu’elle ne la tourmente pas trop d’ici à l’arrivée de sa maman. Vrai, ces enfants font pitié ! Ah ! vous voilà aussi, mademoiselle Berthe ! vous avez assez de vos fleurs et de votre raisin.

Berthe.

Oui, mon bon Guillaume ; je suis revenue parce que je m’ennuyais trop. Il faut que tu nous rendes encore un grand service.

Guillaume.

Tant que vous voudrez, mes chères demoiselles ! J’ai vu naître vos mamans ; Je les ai bercées et promenées ;