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Madame d’Embrun, avec indignation.

Elles ont arraché Berthe à la punition qu’elle méritait ; elles ont aidé à sa fuite ! Elles persistent à la cacher ; elles m’ont fait courir au point de me mettre en nage, et pour terminer, elles me répondent des insolences et m’accusent de cruauté.

Mademoiselle Octavie.

Pardon, madame, si je témoigne quelque doute sur cette accusation mes élèves sont toujours si polies ! Veuillez vous asseoir, madame, et prendre un peu de repos.

Madame d’Embrun, étonnée.

Pourquoi ?

Mademoiselle Octavie.

Pour vous reposer, madame. Vous êtes si échauffée d’avoir marché trop précipitamment, que le repos ne peut que vous faire du bien. Quand votre émotion sera calmée, madame, vous voudrez bien m’expliquer vos sujets de plainte.

Madame d’Embrun.

Je porte plainte contre elles parce qu’elles ont caché Berthe ! Mais je veux l’avoir. J’exige qu’on me la rende.

Mademoiselle Octavie.

Vous la rendre dans l’état d’exaspération où vous êtes, madame, serait peut-être fâcheux pour vous comme pour elle. Au reste, j’ignore complètement où elle est.

Mathilde.

Et nous aussi, madame ; ni Clémence ni moi, nous ne savons ce qu’elle est devenue.

Madame d’Embrun.

Vous ne me le ferez pas croire, mesdemoiselles, et je trouve votre conduite très ridicule. (Elle sort.)