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aperçoit Mme d’Embrun qui cherche toujours Berthe. Elle rentre précipitamment.) « Mme d’Embrun ! » dit-elle à mi-voix. Alice pousse un cri étouffé, Mathilde la fait vivement sortir par la porte du jardin.)

Mathilde, à demi-voix.

Tâche de rejoindre Berthe, qui est quelque part par-là.


Scène VIII

Mathilde, Clémence, Mme d’Embrun.


Madame D’Embrun, paraît fort contrariée ; elle se pose dans un fauteuil avec majesté et conserve un air très solennel.

C’est vraiment incroyable ! d’oser me faire courir ainsi ! Et par une chaleur pareille ! J’ai bien vu des enfants dans ma vie ! Jamais aucun ne s’est permis des choses pareilles ! (Se tournant vers Mathilde et Clémence.) Et vous, mesdemoiselles, qui favorisez les insolences de votre cousine, vous serez punies comme elle. Je l’exigerai de Mlle Octavie !

Mathilde, avec calme.

Comme nous ne sommes pas coupables, madame, je ne crains pas la punition dont vous nous menacez.

Madame D’Embrun.

Pas coupables ! petite mal élevée ! Pas coupables, quand vous aidez votre cousine à se soustraire à ma justice !

Mathilde.

Ne dites pas justice, madame, dites… (Elle se tait.)