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Scène V

Les précédents, M. et Mme Gaubert entrent et regardent les domestiques tout avinés.


M. Gaubert.

Malheureux ! c’est ainsi que vous reconnaissez les bontés de ma femme et les miennes ! Payés largement, nourris abondamment, traités doucement, avec confiance et affection, vous pouviez et vous deviez vous attacher à la maison et désirer y passer votre vie ! Au lieu de la reconnaissance, nous trouvons de la haine et de la méchanceté. Vous allez être tous traités comme vous le méritez ; vous, Antonin, vous allez être démasqué près de votre maître ce soir même… Vous, Sidonie, et vous, Justine, je vous chasse immédiatement ; vous pouvez suivre votre ami Antonin.

Sidonie, qui s’est consultée avec ses camarades.

On ne chasse pas ainsi les gens, monsieur ! Vous nous devez huit jours de gages, de nourriture et de logement ; nous ne partirons pas que vous ne nous ayez indemnisés des huit jours que vous nous devez.

M. Gaubert.

Vous n’aurez pas un centime, et vous déguerpirez tout à l’heure, quand je vous en donnerai le signal.

Justine.

C’est ce que nous allons voir. Antonin et Jules ne nous laisseront pas voler ainsi ; ils témoigneront en justice ; nous vous assignerons devant le juge de paix.