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je lui débitais une tartine d’attachement, de dévouement et de conscience à propos de ce petit gredin d’Hilaire ! C’est qu’il fallait le faire partir à tout prix ; il en savait trop !

Jules.

Oui, vous nous l’aviez promis ; il va falloir s’en débarrasser le plus tôt possible ! Et ne pas laisser à Madame le temps de se reconnaître.

Sidonie.

Ce ne sera pas difficile, je pense ; elle écoutait ce que je lui disais avec un air bonasse qui a manqué me faire éclater de rire.

Justine.

C’est bête, ces maîtres ; on ne s’en fait pas d’idée !

Jules.

Il y en a tout de même qui sont futés. Il ne faut pas toujours s’y fier. Le tout est de bien calculer son affaire et de ne pas se laisser prendre. (Ils continuent à manger et à boire et paraissent pris de vin ; ils chantent et parlent tous à la fois ; Justine se lève.)

Justine.

Je vais appeler la fille pour qu’elle nous monte les cardons, les champignons, le gâteau et la crème au marasquin. (Elle va à la porte, l’ouvre, pousse un cri d’effroi et tombe à genoux ; les camarades se lèvent précipitamment et restent saisis en apercevant M. Gaubert.)

Tous ensemble.

Monsieur !