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Jules.

Et, avec tout cela, nous ne mangeons pas les bonnes choses que nous a annoncées Justine ! J’en ai l’eau à la bouche, moi ! Avec ça que je n’ai guère déjeuné ; me trouvant sans place, je fais des économies !

Sidonie.

Tiens ! c’est vrai, ça ! Le pauvre Jules !

Justine.

J’y vais, j’y vais. (Elle sort.)



Scène II

Les précédents, moins Justine.


Antonin.

C’est tout de même fort, ce que fait Justine ! Elle va se faire pincer un de ces jours !

Sidonie.

Écoutez donc ! Franchement, elle l’aura bien mérité ! Elle en met dans ses poches, dans celles de sa mère, de son père ! Cette pauvre fille de cuisine, quand on pense qu’elle lui retient tous ses gages, pour payer, soi-disant, son apprentissage !

Jules.

Quant à ça, c’est l’usage ! Tous les chefs et cuisiniers en font autant.

Antonin.

Oui ; mais, tout de même, on laisse à l’apprenti une pièce de cent sous pour payer sa chaussure.