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n’avons ni vin ni liqueurs. Pas moyen d’en avoir seulement une bouteille de ce scélérat d’Hilaire. Et je n’ai pas eu le temps de relancer les amis !

Sidonie.

Mais, moi, j’y ai pensé ; j’ai averti Jules et Antonin, et ils nous en auront du bon et du vieux ; tu verras !

Justine.

Leur as-tu recommandé de venir de bonne heure ?

Sidonie.

À six heures précises. Monsieur, Madame et les enfants devant partir à cinq heures, il nous fallait le temps de ranger ma chambre. Ils ne vont pas tarder, j’espère. Et le dîner, est-ce qu’il ne va pas brûler, pendant que tu m’aides à mettre le couvert ?

Justine.

Sois tranquille, la fille de cuisine a mes ordres : elle sait ce qu’il faut faire.

Sidonie.

Tu ne crains pas qu’elle nous gâche nos sauces, nos crèmes, nos sucreries ?

Justine.

Pas de danger, va, je l’ai stylée ! Elle fait sans cesse le dîner des maîtres ; elle est presque aussi habile que moi. (On entend sonner.) Ah ! voilà nos invités ! (Elles approchent les chaises. La porte s’ouvre ; Jules et Antonin entrent et saluent.)

Jules.

Mesdames, bien le bonjour.

Antonin.

Mesdemoiselles, j’ai bien l’honneur !