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laire, qu’elle accuse de mensonge, d’infidélité et d’hypocrisie. Dites-moi bien sincèrement ce que vous pensez de ses accusations.

M. Guelfe.

Je pense, madame, que ce sont des mensonges et des calomnies. Hilaire vient de m’ouvrir son cœur, de me demander des conseils. Le résultat de cette conversation a été pour moi la conviction de sa parfaite honnêteté et de son dévouement à vos intérêts. Je ne veux pas encore vous révéler ce qu’il m’a confié, en m’autorisant de vous en faire part si je le jugeais nécessaire ; mais je vous demande instamment, pour l’honneur de votre maison, pour la sécurité de votre service et pour la complète justification de mon pauvre Hilaire, de vous assurer par vous-même de ce qui se passe chez vous.

Madame Gaubert.

Mais comment m’en assurer, cher monsieur ? En ma présence, ils ne feront rien de blâmable.

M. Guelfe.

Il faut qu’ils vous croient absente, madame. Annoncez pour ce soir ou demain un dîner avec vos enfants chez Mme votre sœur, et avertissez que vous rentrerez tard, dix heures, par exemple. Laissez les enfants chez Mme leur tante, et venez avec M. Gaubert surprendre vos gens vers huit heures. Vous verrez ce qui se passe. Je crois pouvoir affirmer que vous trouverez des désordres qui vous éclaireront sur la culpabilité de vos domestiques.

Madame Gaubert.

Ce serait facile à arranger ; demain matin, j’annoncerai à ma cuisinière et à Sidonie que nous dînons