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Madame Gaubert.

Vous avez donc laissé l’armoire ouverte ?

Hilaire.

J’ai toujours tout fermé, Madame, et j’ai les clefs sur moi. Je ne puis comprendre comment ce malaga et bien d’autres choses ont disparu depuis quelques jours, depuis que Madame m’a confié les clefs.

Madame Gaubert.

C’est assez singulier, car personne autre que vous ne peut ouvrir ces armoires.

Hilaire.

Madame n’a donné à personne des doubles clefs ?

Madame Gaubert.

Non ; Jules en avait, mais il les a perdues il y a longtemps.

Hilaire.

Je me suis permis de changer de place les vins, les liqueurs et les provisions ; je les ai mis dans le buffet.

Madame Gaubert.

Vous avez eu tort ; ces armoires sont faites pour serrer les vins et les provisions ; les buffets sont pour l’argenterie. Qu’avez-vous mis en place ?

Hilaire.

Si Madame veut voir ! (Il tire de sa poche la clef de l’armoire, approche et pousse un cri.) Ah !

Madame Gaubert.

Qu’avez-vous ? Qu’est-ce que c’est ?

Hilaire.

Que Madame voie ; une clef dans la serrure ! Et voici la mienne !