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Scène VIII

Hilaire, Caroline entre et reste interdite en voyant pleurer Hilaire.


Caroline.

Hilaire ! qu’avez-vous, pauvre Hilaire ? Pourquoi pleurez-vous si fort ?

Hilaire, essuyant vivement ses yeux.

Ce n’est rien, mademoiselle ; rien ! Une idée qui passait !

Caroline.

Quelle idée ? Dites, Hilaire ? Une idée bien triste alors ?

Hilaire.

Mademoiselle pense bien qu’un pauvre orphelin, seul dans le monde, ne peut pas avoir des idées bien gaies ! Personne pour l’aimer ! Personne pour le défendre, pour le recueillir, le consoler ! (Il essuie ses yeux.)

Caroline.

Pauvre Hilaire ! Ne pleurez pas ! Je prierai maman d’être bien bonne pour vous, de ne jamais vous gronder, de ne pas vous faire travailler.

Hilaire.

Oh ! mam’selle ! Merci bien ! vous êtes bien bonne ! Mais je ne demande pas à ne rien faire, à croiser les bras comme un paresseux ! Bien au contraire, je demande de l’ouvrage tant que j’en peux faire. — Et puis je ne demande pas à ne pas être grondé quand