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C’est mal élevé ces nègres ! (Haut.) — Allons, je m’en vais. Viens-tu, Geneviève ?

Geneviève.

Non, ma cousine, je reste avec Rame, qui va me faire des meubles pour ma poupée avec son couteau. »

Mlle Primerose descendit seule et rejoignit M. Dormère et Georges qui enveloppait divers objets que son père venait de lui donner pour le collège.

Mademoiselle Primerose.

Vous faites vos derniers préparatifs de départ, mon cousin. Je ne veux pas vous déranger, je m’en vais ; au revoir, mon cousin ; adieu, Georges. J’ai causé avec votre Ramor… Je ne peux pas m’habituer à ce nom. C’est un drôle de corps ; il a des yeux si brillants que c’est effrayant par moments. Je viendrai causer avec lui quelquefois, car je m’ennuie souvent là-bas chez les Saint-Aimar. Cornélie n’est pas toujours de bonne humeur. M. de Saint-Aimar est sans cesse absent. — Je viendrai souvent chez vous, mon cousin, et puis j’emmènerai quelquefois Geneviève ; vous voudrez bien, n’est-ce pas ? Adieu : je m’en vais. Bon voyage. Quand vous irez voir Georges, vous me préviendrez, n’est-ce pas ? Je vous accompagnerai. Adieu, Georges ; amuse-toi bien et sois bon garçon. Ne va pas bourrer tes camarades comme tu bourres Geneviève. Une fille, cela n’a pas de défense ; mais les garçons ! Ce sont de vrais diables ; n’oublie pas cela ; ils te battraient comme plâtre. Sais-tu pourquoi on dit : battre comme plâtre ?… »