Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mademoiselle Primerose.

Bonjour, ma bonne Pélagie ; je viens vous voir et dire bonjour à ce monsieur nègre. Bonjour, monsieur Ra-ra-mort.

Rame.

Bonjour, madame. Moi pas moussu ; moi Rame ; pauvre nègre, pas moussu.

Mademoiselle Primerose.

Comme c’est bien ce qu’il dit là ! Vous aimez beaucoup maîtresse ?

Rame.

Oh oui ! Moi aimer, moi servir petite Maîtresse, toujours, toujours !

Mademoiselle Primerose.

Qui aimez-vous encore, excellent serviteur ?

Rame.

Moi aimer qui aime petite Maîtresse ; moi pas aimer, moi haïr qui fait mal à petite Maîtresse.

Mademoiselle Primerose.

Dieu ! quels yeux il fait ! C’est effrayant. Et dites-moi, mon cher monsieur Rame, aimez-vous Georges ?

Rame, froidement.

Moi connais pas.

Mademoiselle Primerose.

Comment ! vous ne le connaissez pas ! le cousin de Geneviève ?

Rame, de même.

Moi connais pas.

Mademoiselle Primerose.

Et M. Dormère ? Vous le connaissez bien ! L’aimez-vous ?