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avez-vous pêché cet homme noir, mon cousin ? et comment ose-t-il prendre la main de Geneviève ?

M. Dormère.

C’est un fidèle serviteur de mon frère et de ma belle-sœur ; il est arrivé depuis trois jours ; il paraît fort attaché à ma nièce, qu’il a soignée et portée dans ses bras pendant sa petite enfance, et je lui ai permis de rester près d’elle. Il est attaché à son service particulier.

Mademoiselle Primerose.

Eh bien, en voilà du nouveau ! Quel chevalier d’honneur ! Comment l’appelez-vous ?

Georges.

Il s’appelle Ramor.

Mademoiselle Primerose.

Ra ? rat mort ! Drôle de nom. Je voudrais bien l’entendre parler ; ça parle si drôlement ces nègres.

Geneviève.

Voulez-vous le voir, ma cousine ? Il est allé chez ma bonne. Il est bon ! Il m’aime tant ! Papa et maman l’aimaient beaucoup ; il était toujours avec moi.

Mademoiselle Primerose.

Oui, certainement, ma petite Geneviève ; je veux faire connaissance avec lui.

Geneviève.

Montons alors chez ma bonne ; vous le verrez bien à votre aise. »

Mlle Primerose, enchantée, suivit Geneviève chez Pélagie.