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papa, s’écria Georges en riant d’un air méchant.

— Tu n’auras pas loin à aller », dit une voix tout près d’eux.

Georges se retourna avec frayeur.

« La voix de papa, dit-il.

M. Dormère, sortant du bosquet.

Oui, c’est moi ; j’entends que tu me cherches ; qu’est-ce que tu veux ?

Georges, troublé.

Rien, papa ; rien du tout.

M. Dormère.

Tu avais pourtant quelque chose à me raconter, ce me semble.

Georges.

Non, papa ; non. Où étiez-vous donc ?

M. Dormère.

Dans ce bosquet où je lisais. Voyons, raconte-moi ce que tu voulais me faire savoir tout à l’heure. — Parle donc, puisque nous voici tous réunis. »

Georges avait peur ; il devinait que son père avait tout entendu ; et il se taisait, ne sachant comment s’excuser.

M. Dormère.

Puisque tu ne veux pas parler, c’est moi qui te dirai que j’ai entendu tout ce qui s’est passé depuis un quart d’heure ; tu t’es très mal comporté vis-à-vis de ce pauvre nègre tout dévoué à Geneviève ; très mal vis-à-vis de ta cousine, à laquelle tu as parlé grossièrement et méchamment. Tu pars après-demain, c’est pourquoi je ne t’inflige aucune punition, mais je te défends de jouer avec ta cousine,