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d’être gardé comme un enfant de deux ans.

Geneviève.

Alors bonsoir ; j’aime mieux être gardée, moi. Avec Rame, je peux aller partout. »

Geneviève s’approcha du nègre.

Geneviève.

Rame, n’allons pas au potager ; viens avec moi au bout du bois ; nous pêcherons des écrevisses dans le ruisseau.

Georges.

Mais moi aussi je veux pêcher des écrevisses.

Geneviève.

Puisque tu ne veux pas venir avec Rame.

Georges.

Dans le potager ; mais aux écrevisses, je veux bien.

Geneviève.

Viens alors, décide-toi. Je pars. »

Geneviève donna la main à Rame et l’emmena dans le bois, traversé par un ruisseau ; les arbres étaient très serrés ; le chemin pour y arriver était frais et charmant. Ils étaient suivis par Georges, qui avait envie de pêcher, mais qui aurait voulu se débarrasser du protecteur de Geneviève ; il avait de l’humeur et il n’osait pas trop la témoigner.

« Si je dis seulement un mot désagréable à Geneviève, pensa-t-il, son vilain nègre serait capable de me dire des sottises. Geneviève, qui se sent soutenue à présent, va être insupportable ; il faudra que je fasse toutes ses volontés ; elle prend déjà des airs d’indépendance : « Je veux ; je ne veux pas ;